Un deuxième patient atteint du VIH en rémission après une greffe de cellules souches
par Mike Howie
Pour une deuxième fois, un patient atteint du VIH est en rémission après avoir reçu une greffe de cellules souches. Le patient, qui a été traité par des médecins de l’« University College of London » et préfère garder l’anonymat, ne prend plus aucun médicament depuis 18 mois et est encore en rémission. Par contre, les médecins avertissent qu’il est encore trop tôt pour annoncer que le patient est guéri.
Le patient a reçu sa greffe de cellules souches pour combattre un cancer du sang, et les médecins ont saisi l’occasion d’attaquer en même temps le VIH. Ils ont sélectionné un donneur avec la mutation delta-32, qui mène à des récepteurs spécifiques (CCR5) qui ne fonctionnent pas et enlève donc la voie que le VIH utilise pour s’attaquer aux cellules. Après que les cellules du donneur ont rebâti le système immunitaire du patient, les médecins étaient incapables d’infecter du même VIH les nouvelles cellules au laboratoire. Le virus est complètement disparu du sang du patient après le traitement, et 16 mois plus tard il a cessé de prendre les médicaments antirétroviraux.
Le virus est complètement disparu du sang du patient après le traitement.
10 ans en développement
Le traitement a été inspiré par une greffe similaire en 2009 avec Timothy Ray Brown, qu’on a surnommé le patient de Berlin lorsque les médecins l’ont déclaré la première personne guérie du VIH. Brown vivait avec le VIH pendant déjà des années lorsqu’il a été atteint d’une leucémie aiguë myéloblastique. Quand le cancer a résisté à la chimiothérapie, Brown a subi deux greffes de cellules souches d’un donneur qui portait la mutation delta-32. Le VIH de Brown est rapidement devenu indétectable après le traitement et il demeure libre de la maladie à ce jour.
Dans les 10 ans depuis que Brown a été traité et est entré en rémission, les médecins ont essayé à plusieurs reprises de reproduire ce succès. Tous ces essais ont échoué, et les médecins se demandaient si le succès de ce cas était un pur hasard. Mais le plus récent succès à Londres a revigoré l’intérêt dans les thérapies visant le CCR5.
Le fait que le traitement du patient à Londres était moins agressif que celui de Brown est aussi prometteur. Tandis que Brown a reçu de la chimiothérapie et une radiothérapie du corps au complet, le nouveau patient a reçu une chimiothérapie et un médicament qui vise spécifiquement les cellules cancéreuses. La radiothérapie peut avoir des effets secondaires graves qui rendent les patients très malades, alors son absence du processus rend le traitement plus supportable.
Le récent succès à Londres a revigoré l’intérêt dans les thérapies visant le CCR5.
Application limitée
Bien qu’il soit passionnant et informatif, ce traitement n’est pas approprié pour la plupart de gens atteints du VIH. Il requiert une greffe de moelle osseuse, une procédure sérieuse qui entraîne une variété de risques, y compris la mort. Il est beaucoup plus dangereux que de continuer un traitement antirétroviral qui exige un traitement quotidien par un médicament qui est bien toléré par la plupart des patients.
Mais pour les patients qui ont besoin d’une greffe de moelle osseuse pour traiter un cancer ou autre maladie, c’est raisonnable de rechercher un donneur avec la mutation CCR5. Ceci peut s’avérer difficile — à peine 1 pour cent des personnes d’origine européenne ont cette mutation — mais ça n’augmente pas le risque de la procédure
Les chercheurs étudient actuellement une nouvelle technologie de modification de gènes à la recherche d’un traitement similaire qui pourrait s’appliquer à davantage de patients et avec moins de risques. Ces traitements utiliseraient les cellules souches du patient, modifiées pour imiter la mutation delta-32 et ensuite réintroduites dans le corps du patient. S’il est couronné de succès, le nouveau traitement éliminerait le besoin de trouver un donneur approprié et les risques d’une greffe de cellules souches - facilitant le processus autant pour les patients que les médecins.

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