L’air que nous respirons au travail peut affecter notre productivité

Par Gina Wynn

La pandémie de COVID-19 nous a forcés à faireplus attention à l’air que nous respirons, entre autres choses. Bien que les préoccupations récentes portent principalement sur le fait d’endiguer la propagation de la COVID-19 dans les espaces intérieurs, beaucoup de personnes ne réalisent pas que d’autres toxines, tout aussi dangereuses, peuvent circuler dans l’air intérieur, y compris les émissions des cloisons sèches, de la moquette, des peintures, des produits chimiques ignifuges sur les tissus d’ameublement, et le CO2 rejeté par les occupants du bâtiment.

Un groupe de chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public Health a mené une étude sur les effets de ces polluants intérieurs sur les employés de bureau. Ils ont découvert qu’un air de mauvaise qualité affectait leurs fonctions cognitives, réduisant le temps de réponse des participants ainsi que leur capacité à se concentrer et, sans doute, leur productivité. Les résultats ont été publiés dans Environmental Research Letters le 9 septembre 2021, dans un article intitulé “Associations between acute exposures to PM2.5 and carbon dioxide indoors and cognitive function in office workers: a multicountry longitudinal prospective observational study”.

“Le monde entier se concentre sur la COVID-19, à raison, et les stratégies telles qu’une meilleure ventilation et une meilleure filtration sont essentielles pour ralentir la transmission de maladies infectieuses en intérieur”, affirme Joseph Allen, selon un communiqué de presse de la Harvard School of Public Health. M. Allen est professeur agrégé en science de l’évaluation de l’exposition et auteur principal de l’étude. “Nos recherches montrent invariablement que la proposition de valeur de ces stratégies s’étend aux fonctions cognitives et à la productivité des employés. Avoir des bâtiments sains devient alors essentiel pour la stratégie de santé publique et d’affaires pour l’avenir.”

Analyse dans le monde réel

Pour leur étude, les chercheurs ont recueilli des données auprès de 300 employés de bureau dans des bâtiments commerciaux en zone urbaine au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Chine, en Inde, au Mexique et en Thaïlande. Âgés de 18 à 65 ans, les participants représentaient divers domaines, notamment l’ingénierie, l’investissement immobilier, l’architecture et la technologie. Ils travaillaient tous au moins trois jours par semaine dans un bureau, à un poste de travail permanent.

Grâce à des capteurs environnementaux placés dans l’espace de travail de chaque participant, l’équipe a pu surveiller les concentrations en particules fines (moins de 2,5 microns, ou PM2.5), la température, le niveau de CO2 et l’humidité relative de ces espaces. À certaines heures ou lorsque les capteurs détectaient des niveaux de PM2.5 et de CO2 supérieurs ou inférieurs aux seuils prédéterminés, les participants passaient des tests cognitifs et répondaient à des enquêtes grâce à des applications spécialement conçues, sur leur téléphone.

Après un an d’évaluation, les résultats ont révélé que les temps de réponse et l’exactitude avaient tendance à diminuer lorsque les concentrations des niveaux de PM2.5 et de CO2 augmentaient. Les chercheurs ont fait remarquer que les scores des participants démontraient que les fonctions cognitives étaient affaiblies dès que les concentrations de PM2.5 et de CO2 atteignaient des niveaux communément enregistrés sur le lieu de travail.

Les répercussions sur la santé publique

Pour les employés de bureau, ces conclusions signifient que leur bien-être pourrait être compromis. Beaucoup passent plus de 90 % de leur temps à l’intérieur, d’après l’article “The effect of indoor office environment on the work performance, health and well-being of office workers” publié dans le Journal of Environmental Health Science and Engineering.

Lorsque les systèmes de ventilation des bâtiments modernes étanches et écoénergétiques font circuler des toxines, les occupants peuvent souffrir du “syndrome des édifices hermétiques”, dont les symptômes comprennent des maux de tête, des démangeaisons oculaires et de la fatigue. Si vous avez déjà eu du mal à rester attentif lors de réunions dans des salles de conférence étouffantes sans fenêtres ni ventilation, vous avez très probablement été exposé à des niveaux élevés de CO2.

Nous pouvons éliminer ces scénarios et rendre les bâtiments plus sains en améliorant la ventilation qui apporte de l’air extérieur, en filtrant les polluants de l’air intérieur et de l’air extérieur, et en choisissant d’acheter du mobilier, des peintures, des tapis et des produits de nettoyage non toxiques. Si vous accordez la priorité à la santé des occupants d’un bâtiment, de meilleurs taux de productivité en découleront certainement.

Selon l’article “The Air Investigator”, publié dans Science par Douglas Starr, citant une statistique issue de la recherche d’Allen : “Un petit sacrifice en efficacité énergétique en améliorant la ventilation peut permettre une augmentation des résultats d’une entreprise pouvant atteindre 10 %, grâce à une diminution de l’absentéisme et à une amplification de la productivité des employés”.

Des purificateurs d’air pour la filtration

La filtration de l’air est également importante pour maintenir des bâtiments sains. Elle peut aider à éliminer les particules nocives de l’air intérieur repris dans les locaux. Pour éliminer les particules de 2,5 microns ou moins, choisissez un appareil dont la cote de Valeur confirmée minimale d’efficacité (MERV) est d’au moins 8, ce qui peut éliminer jusqu’à 20 % des PM2.5. Pour éliminer jusqu’à 90 % des PM2.5, l filtre doit avoir une cote MERV d’au moins 14, selon le tableau de cotes MERV disponible sur le site Web de l’Environmental Protection Agency des États-Unis.

Les filtres HEPA sont une autre solution populaire permettant d’éliminer les particules de plus de 3 microns responsables de l’asthme et des allergies, telles que le pollen, les acariens de la poussière de maison et les squames des animaux de compagnie. Ils peuvent également aider à réduire l’exposition à certaines bactéries et à certains virus aérogènes, tels que la grippe et le SARS-COV-2 (sans toutefois les éliminer totalement de l’air). Pour éliminer les contaminants chimiques présents dans les produits de nettoyage, les purificateurs d’air au charbon actif peuvent aider à piéger les polluants chimiques.

Le purificateur d’air Parker CRYSTAL-AIREMCuv est un exemple de système de filtration de l’air intérieur comprenant un préfiltre coté MERV 8 et un filtre HEPA.

La pandémie a eu un résultat inattendu : elle a poussé plus d’entreprises et de propriétaires fonciers à acheter et à mettre à niveau leurs systèmes de filtration d’air. Peut-être ont-ils réalisé qu’en améliorant la qualité de l’air dans les bureaux, ils auront une meilleure chance d’attirer et de conserver des employés dans un monde postpandémique.

Gina Wynn est une rédactrice de Thermo Fisher Scientific.

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Reference