Une étude s’interroge sur l’impact de la réussite en matière de développement durable sur les collectivités locales
Par Mark Miller
Les laboratoires de recherche et les laboratoires cliniques déploient des efforts considérables pour atteindre leurs objectifs en matière de développement durable et contribuer à la lutte contre la crise climatique mondiale. Ils cherchent à améliorer la gestion des ressources, à réduire les déchets et les émissions de CO2, à économiser l’énergie et à attirer davantage l’attention sur les questions environnementales.
Leur travail englobe les entreprises qui les approvisionnent et les servent. Thermo Fisher Scientific, par exemple, soutient ces laboratoires en créant des emballages de produits respectueux de l’environnement, en développant des équipements à haut rendement énergétique, en proposant des produits plus écologiques par l’intermédiaire de ses canaux de distribution, et en poursuivant et en mesurant ses propres objectifs climatiques ambitieux, parmi de nombreuses autres initiatives.
L’enseignement supérieur y contribue également. De nombreuses universités ont mis en place des programmes de laboratoires durables dans le cadre de leurs aspirations environnementales globales et de leurs programmes d’études. L’un de ces établissements, la North Carolina State University, a publié une étude qui pose les questions suivantes : Les universités qui obtiennent de bons résultats en matière de développement durable ont-elles un effet positif sur l’environnement dans leurs collectivités locales?
De bonnes et de moins bonnes nouvelles
D’après l’article « Are universities connected to local sustainability? A new study suggests yes...and no. », publié sur ScienceDaily.com, des chercheurs de la North Carolina State University ont examiné des données provenant de 105 zones métropolitaines américaines situées à proximité de 427 établissements d’enseignement supérieur. L’équipe a utilisé l’indice des objectifs de développement durable (ODD) des villes américaines - qui évalue la durabilité des municipalités - et le classement QS Sustainability Universities - qui évalue la durabilité de l’enseignement - pour comprendre la relation entre les municipalités qui ont obtenu de bonnes notes pour les ODD et les universités qui ont obtenu de bons résultats pour le classement QS Sustainability Universities.
Ils ont constaté une corrélation entre les universités qui obtiennent de bons résultats et les collectivités qui « obtiennent de bons résultats en matière d’innovation, de réduction de la pauvreté, de création d’opportunités économiques et de réduction des inégalités », peut-on lire dans l’article de ScienceDaily.com. Cependant, Ha Vien, autrice principale de l’étude, a déclaré que l’équipe a également découvert « que les universités qui obtiennent de bons résultats en matière de durabilité sont également associées à un déclin de la consommation et de la production responsables - mesuré ici par une augmentation de la pollution de l’air et des rejets de produits chimiques toxiques - dans les zones environnantes ».
Agir localement avec des sarraus de laboratoire
Les résultats mitigés de l’étude de la North Carolina State University trouvent un écho dans les activités environnementales des laboratoires d’aujourd’hui. Ils adoptent des pratiques durables qui, au fil du temps, promettent d’avoir un impact positif plus important. Ces efforts peuvent sembler modestes dans certains cas, mais lorsque les laboratoires se penchent sur des questions allant de l’utilisation de l’eau au remplacement des consommables en plastique à usage unique par du verre réutilisable, chaque composante de leur programme environnemental devient cruciale.
Par exemple, la San Diego State University (SDSU) a constaté que les sarraus de laboratoire représentaient une possibilité importante d’améliorer la durabilité. L’Université met à l’essai des distributeurs automatiques de sarraus de laboratoire afin de s’assurer que les sarraus de laboratoire sont réutilisés et que les chercheurs ont toujours accès à des vêtements propres et protecteurs.
Comme le souligne l’article « Pressed for Safety: Lab coat vending machines arrive on campus » de la SDSU, les chercheurs qui travaillent avec des produits chimiques et des matières dangereuses ont besoin de sarraus de laboratoire et d’autres équipements de protection individuelle pour assurer leur sécurité. Mais les sarraus de laboratoire usagés sont souvent abandonnés dans les placards, contribuant ainsi à la production de déchets (éventuellement nocifs). Le programme de distribution automatique de sarraus de laboratoire encourage la réutilisation en permettant aux chercheurs de déposer leurs sarraus usagés et de glisser une carte dans l’un des distributeurs automatiques pour obtenir un nouveau sarrau de la taille souhaitée.
Du temps et des efforts
L’étude de la North Carolina State University indique que des programmes tels que les distributeurs automatiques de sarraus de laboratoire de la SDSU peuvent en fin de compte déboucher sur un changement plus large, mais ce changement ne se produit pas du jour au lendemain. « Il a fallu beaucoup de temps et d’efforts pour que les universités deviennent les moteurs économiques que nous connaissons aujourd’hui », ajoute Mme Vien. « Les changements climatiques continueront d’être un défi déterminant dans un avenir prévisible. Nos conclusions montrent qu’il existe encore de nombreuses possibilités pour l’enseignement supérieur de faire une plus grande différence dans les collectivités environnantes ». Les laboratoires continueront également à saisir ces occasions et à collaborer avec les entreprises et les universités pour mettre en place une transformation durable plus généralisée.
Mark Miller est rédacteur chez Thermo Fisher Scientific.