Chimie verte : Protéger la planète et nous-mêmes

par Mike Howie
La chimie a donné au monde des avancées scientifiques sans précédent. Des plastiques jusqu’aux carburants, aux engrais, médicaments, et encore plus, ses fruits se répandent dans tous les aspects de la vie quotidienne. Mais en même temps, la chimie a eu un effet néfaste sur notre santé et celle de notre planète : Les déchets toxiques. La pollution de l’air et de l’eau. Des environnements de travail dangereux. Et nous n’avons pas à ingérer ces produits chimiques pour ressentir leurs effets négatifs. Les phtalates, que l’on retrouve dans le papier, les sacs à dos, et les tuiles en vinyle, sont liés aux troubles d’apprentissage, perte de QI, et des troubles de comportement chez les enfants. Mais, la chimie verte pourrait bientôt mettre un terme à nos jours de préoccupation sur les ingrédients chimiques invisibles.
La chimie verte est valorisée en partie par l’« Environmental Protection Agency » (EPA) des États-Unis, qui a inventé l’expression en 1990 après que le « Pollution Prevention Act » a favorisé la prévention plutôt que le contrôle comme étant la stratégie à privilégier pour traiter la pollution environnementale. Sur son site web, on explique que la chimie verte « est la conception de produits et de procès chimiques qui réduisent ou éliminent l’usage ou la génération de matières dangereuses. » Et ce concept s’applique au cycle de vie entier d’un produit, de la conception à la fabrication, jusqu’à l’usage et l’élimination.
À cette fin, la chimie verte fait appel aux chimistes de tous les domaines à examiner leur travail et à réduire les impacts négatifs que peuvent avoir les produits et procès chimiques sur la santé humaine et sur l’environnement, dans l’objectif de prévenir la pollution au niveau moléculaire. Un grand défi, certainement, alors l’EPA le divise en 12 principes :
- Prévenir la production de déchets
- Maximiser l’économie d’atomes
- Concevoir des synthèses chimiques moins dangereuses
- Concevoir des produits et des produits chimiques plus sécuritaires
- Utiliser des solvants et des conditions de réaction plus sécuritaires
- Augmenter l’efficacité énergétique
- Utiliser des matières premières renouvelables
- Éviter les dérivés chimiques
- Utiliser les catalyseurs à la place des réactifs stœchiométriques
- Concevoir des produits et des produits chimiques qui se dégradent après l’usage
- Analyser en temps réel afin de prévenir la pollution
- Minimiser le potentiel d’accidents
La chimie verte est bonne non seulement pour la Terre, mais aussi pour les compagnies, comme l’a été observé lors de son application réussie. L’ibuprofène était antérieurement produit par un processus à six étapes qui gaspillait 60 pour cent du poids de tous les atomes des ingrédients. Mais, dans les années 1990, les chimistes ont développé un processus à trois étapes pour produire l’ibuprofène avec une économie d’atomes de 77 à 99 pour cent, ce qui a rendu sa fabrication non seulement plus respectueuse de l’environnement, mais aussi plus facile.
De façon similaire, la compagnie de science et de technologie Amyris a conçu une levure qui convertit les sucres en farnesène, un hydrocarbure qui peut être transformé en alternative renouvelable au diesel de pétrole qui réduit les émissions et ne contient aucun soufre ni de fines particules — tout en étant plus performant à basses températures.
Les avantages de la chimie verte sont clairs. Pour les chimistes et les compagnies pour lesquelles ils travaillent, elle fournit des plans de travail plus sécuritaires avec une exposition réduite aux produits chimiques dangereux et une réduction d’accidents potentiels, tout en réduisant les déchets et en favorisant les ventes par des produits identifiés comme étant plus respectueux de l’environnement. Pour les consommateurs, elle fournit de l’air, de l’eau, et des aliments plus sains tout en réduisant l’exposition aux produits chimiques dangereux qui contiennent des perturbateurs endocriniens et des agents cancérigènes. Et pour l’environnement, elle réduit le potentiel d’appauvrissement de l’ozone, de changements climatiques, et de formation de smog tout en réduisant l’usage des dépotoirs. Ce ne sont que quelques-uns des avantages.
La chimie verte est en croissance, sa philosophie étant adoptée et valorisée par des instituts renommés comme l’université Yale et l’« American Chemical Society ». C’est une évolution en chimie qui a et qui continuera à mener à des innovations scientifiques qui contribueront à l’amélioration de notre quotidien.